La Turquie, en forme longue la République de Turquie ou la République turque, en turc Türkiye et Turkiye Cumhuriyeti prononciation, est un pays situé aux confins de l'Asie et de l'Europe. Elle a des frontières avec la Grèce, la Bulgarie, la Géorgie, l'Arménie, l'Azerbaïdjan (Nakhitchevan), l'Iran, l'Irak et la Syrie. Il s'agit d'une république parlementaire dont la langue officielle est le turc. La Turquie est bordée au nord par la Mer Noire, à l'ouest par la Mer Égée et au sud par la partie orientale de la mer Méditerranée : le bassin Levantin. La Thrace orientale (Europe) et l'Anatolie (Asie) sont séparés par la Mer de Marmara et les détroits du Bosphore à l'est et des Dardanelles à l'ouest (ces trois bras de mer forment ce qu'on appelle les Détroits).
La Turquie est un pays d'Asie, avec 3% de son territoire en Europe. Par sa localisation géographique, à cheval sur deux continents, au carrefour des axes Russie - Méditerranée et Balkans - Moyen-Orient, sur l'antique route de la soie, aujourd'hui sur le tracé d'oléoducs d'importance stratégique, la Turquie a toujours été un carrefour d'échanges économiques, culturels et religieux. Elle a fait le lien entre l'Orient et l'Occident, d'où sa position géostratégique de premier plan qui se renforce au vu des événements politiques qui secouent tant le Moyen-Orient que le marché des hydrocarbures ou les tensions liées au problème de l'eau.
La Turquie moderne, fondée sous l'impulsion de Mustafa Kemal en 1923 sur les ruines de l'Empire ottoman défait par la Première Guerre mondiale, est une république démocratique, unitaire, constitutionnelle et laïque. Depuis lors, elle n'a eu de cesse de se rapprocher de l'Occident en se joignant, par exemple, à des organisations de coopération : l'OTAN, l'OCDE, l'OSCE, le Conseil de l'Europe ou le G20. La Turquie est officiellement candidate depuis 1963 à l'entrée dans la Communauté économique européenne, l'actuelle Union européenne , avec qui elle a conclu un accord d’union douanière en 1995, en vigueur depuis 1996. Les négociations pour l'entrée de la Turquie dans l'UE sont officiellement en cours depuis 2005. Parallèlement, la Turquie a su conserver des liens privilégiés avec les pays à population majoritairement musulmane comme elle, ainsi qu'avec le Moyen-Orient et l'Asie centrale en participant notamment à l'Organisation de la conférence islamique, l'Organisation de Coopération Économique, et le Conseil turcique.
La langue officielle est le turc, mais le kurde et le zazaki sont parlés par les Kurdes et les Zazas, qui représentent 18% de la population.
Les sites antiques de Turquie
L'antiquité est encore très présente dans les régions égéenne et méditarainéenne.
La ville d'Éphèse fut un des centres commerciaux, politiques et religieux les plus importants de l'antiquité. La divinité protectrice de la cité, était la déesse Artémis (Diane pour les Romains), déesse de la chasse et de la fécondité, à qui furent érigés trois sanctuaires et un magnifique temple lequel faisait part des sept merveilles du monde. Bien qu'elle fût un port important à l'époque antique, l'ensemble de la zone s'est progressivement ensablé et la ville se trouve maintenant à près de 7 kilomètres de la côte.
Éphèse
Éphèse est l'une des plus anciennes et plus importantes cités grecques d'Asie Mineure, la première de l'Ionie. Bien que ses vestiges soient situés près de sept kilomètres à l'intérieur des terres, près des villes de Selçuk et Kuºadası dans l'Ouest de l'actuelle Turquie, Éphèse était dans l'Antiquité, et encore à l'époque byzantine, l'un des ports les plus actifs de la mer Égée; il est situé près de l'embouchure du grand fleuve anatolien Caystre. L’Artémision, le grand sanctuaire dédié à Artémis, la déesse tutélaire de la cité, comptait parmi les Sept merveilles du monde, et auquel Éphèse devait une grande part de sa renommée, était ainsi à l'origine situé sur le rivage. C'est l'œuvre combinée des sédiments charriés par le Caystre, des changements climatiques, et peut-être d'accidents sismiques, qui explique le déplacement progressif de la côte vers l'Ouest, et l'ensablement subséquent des ports de la ville, prélude de leur abandon.
La vie religieuse à Éphèse s'organise autour du panthéon hellénique classique. Cependant, les Éphésiens vouent un culte plus particulier à Asclépios et surtout à Artémis, divinité tutélaire de la ville.
Comme dans le reste de l'Anatolie, cette Artémis éphésienne n'est pas la divinité chasseresse des Grecs continentaux, mais une déesse protectrice de la cité et de ses habitants82. La plupart des inscriptions retrouvées à Éphèse mentionnent la déesse, que ce soit pour la guérison d'une maladie, la protection des éphèbes ou encore l'extension d'un crédit83.
Artémis d'Éphèse nous est surtout connue sous la représentation qui s'impose au cours du iie siècle av. J.-C. : une statue aux jambes serrées, écartant les bras et portant au niveau de la poitrine des ornements s'apparentant à des seins, dont la signification exacte est sujette à controverse. L'hypothèse la plus probable est celle d'une statue initialement très simple, peut-être un xoanon en bois, qui était revêtue d'ornements (voiles, coiffures, etc.) – ceux-ci auraient ensuite été directement intégrés aux représentations de l'image de culte.
Un certain nombre d'autres divinités, égyptiennes pour la plupart, font également leur apparition avec la dilatation du monde grec provoquée par les conquêtes d'Alexandre le Grand.
Le temple d'Artémis
La divinité protectrice de la cité, ou divinité poliade, est la déesse Artémis, en l'honneur de qui furent érigés trois sanctuaires et un magnifique temple lequel faisait partie des sept merveilles du monde.
Les tessons de céramiques mis au jour par les fouilles autrichiennes ont permis de confirmer les témoignages antiques sur l'ancienneté du culte d'Artémis Ephesia. Le premier dispositif bien attesté est une cour découverte avec au centre un baldaquin formé de deux rangées de trois colonnes, probablement d'inspiration orientale, qui est ensuite inclus dans un petit temple périptère orienté à l'ouest, contrairement à la coutume de Grèce continentale. Celui-ci est remplacé à partir de 560 av. J.-C. par un imposant temple ionique diptère en marbre.
Incendié en 356 av. J.-C., il est reconstruit à l'époque hellénistique, surhaussé par un podium, élargi et enrichi par une nouvelle décoration sculptée à laquelle, s'il faut en croire Pline l'Ancien, contribue le célèbre sculpteur Scopas. Le temple est détruit par les Goths en 262 ; seuls quelques vestiges subsistent sur place. Quelques fragments du décor sculpté ont été mis au jour, aussi bien pour le temple archaïque que pour le temple hellénistique ; ils sont conservés au British Museum.
Le théâtre
Cette construction monumentale en marbre mesure 145 mètres de large pour un auditorium de 30 mètres de haut. La construction de celui encore visible aujourd’hui commença à l’époque hellénistique et se termine à l’époque romaine. Toutefois, tout comme l’Artémision, l’édifice hellénistique a été bâti sur la base du théâtre plus ancien, qui servit à l’époque classique. La scène de 25 mètres sur 40 et l’auditorium pouvait accueillir jusqu’à 24 000 personnes.
La Bibliothèque de Celsus
La bibliothèque n’a été révélée que par des restes monumentaux. Incendiée par les Goths en 263 apr. J.-C., tout ce qu’elle renfermait fut détruit. Devant la façade en ruines, les Ephésiens installèrent des plaques de marbre pour construire un bassin de fontaine. La façade actuellement en place est le fruit de huit années de travaux. Entre 1970 et 1978, les chercheurs F. Hueber, un architecte et V. M. Strocka, un archéologue, travaillèrent presque exclusivement au relèvement de celle-ci, haute de plus de 16 mètres et large de 10.
Construite à partir de 117 apr. J.-C., elle fut dédiée par M. Julius Aquila, le gouverneur de la ville, à M. Celsus Polemaneus, son père, qui gouvernait la ville avant lui. Abritant pas moins de 12.000 rouleaux, conservés dans des placards en bois encastrés dans les murs (ce qui explique qu’elle ait été détruite par un incendie), elle occupait le troisième rang des plus grandes bibliothèques du monde, derrière celles d’Alexandrie et de Pergame. Icône emblématique et fierté de la cité au iie siècle après J.-C., ce bâtiment l’est encore de nos jours puisqu’il figure sur certains billets de banque turcs.
Des maisons en terrasse
Parallèlement, le dégagement des deux grands îlots résidentiels donnant sur la rue des Courètes, entre 1960 et 1967 pour l'îlot 1, puis 1967 et 1983 pour l'îlot 2, sous la direction d'H. Vetters, révèle des structures d'un intérêt exceptionnel pour la compréhension de la vie quotidienne à Éphèse. Il ne s'agit plus ici d'anastylose mais de restauration de bâtiments préservés sur la plus grande partie de leur élévation257. Aussi l'îlot 2 fait l'objet d'un ambitieux programme de protection par une toiture à partir de 1979, alors que les fouilles et les travaux de restauration se poursuivent.
En 1999, la protection et la mise en valeur de l'îlot 2 sont achevées : il constitue dès lors un musée séparé, avec son propre parc de stationnement et son entrée, à l'intérieur du site archéologique d'Éphèse.